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3 questions à… Thibault Bazin, rapporteur général de la commission des affaires sociales pour la sécurité sociale

17 octobre 2025

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  • Santé visuelle

Thibault Bazin, député Droite Républicaine de Meurthe-et-Moselle depuis 2017 a accepté de répondre à nos questions et nous le remercions.

Très attaché à son territoire, il a d’abord exercé comme maire puis conseiller départemental avant d’entrer à l’Assemblée nationale. Spécialiste des questions socio-économiques, il est aujourd’hui rapporteur général de la commission des affaires sociales pour la sécurité sociale, où il travaille sur les grands équilibres du système de santé et de protection sociale.

Vous avez travaillé sur la question de l’évolution de la formation initiale des opticiens, restée en BTS et inchangée depuis 1997. Quelles évolutions pourraient être envisagées et à quelle échéance ?

TB : Je suis convaincu qu’il est urgent de réformer la formation initiale des opticiens, face à la baisse d’attractivité de la filière alors que les besoins en santé visuelle augmentent avec le vieillissement, le travail sur écran et la pénurie d’ophtalmologistes.

Le rapport IGAS-IGESR de 2019 recommande d’inscrire cette formation dans le cadre « licence-master-doctorat » (LMD), comme pour les orthoptistes ou audioprothésistes. Une telle évolution renforcerait la reconnaissance universitaire, favoriserait la formation continue et ouvrirait des passerelles vers d’autres professions de santé visuelle, tout en répondant aux nouveaux enjeux de prévention et d’accès aux soins.

En tant que rapporteur général de la commission des affaires sociales, vous êtes en première ligne des débats sur le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Quels leviers vous semblent prioritaires pour répondre aux besoins croissants de notre système de santé ?

TB : Plusieurs chantiers me paraissent prioritaires pour répondre durablement aux besoins de notre système de santé. Il s’agit d’abord de renforcer l’efficacité de la dépense publique, en améliorant le taux d’emploi, en supprimant les effets d’aubaine ou de seuil et en luttant plus fermement contre la fraude sociale et les dérives de la financiarisation. Mais il faut aussi mieux soutenir les acteurs de la santé de proximité et développer la prise en charge à domicile, afin d’améliorer la qualité de vie des patients, de désengorger nos hôpitaux.

Vous avez défendu à plusieurs reprises une approche de terrain, attentive aux réalités locales et à l’accès aux soins dans tous les territoires. Comment voyez-vous le rôle des professions paramédicales, comme les opticiens, dans l’organisation de la santé de proximité ? Quel rôle peuvent-ils jouer en matière de prévention ?

TB : Il est aujourd’hui admis que notre système de santé doit évoluer vers une logique davantage préventive : prévenir pour soigner plus tôt, mieux et plus efficacement. Dans un contexte de désertification médicale, il devient indispensable de fluidifier le parcours de soins, de valoriser les acteurs de proximité et de repenser la place de chacun, à la lumière des évolutions technologiques et médicales. Mais ce qu’il faut avant tout, c’est un choc d’attractivité. Tout cela doit se faire sans dénaturer les compétences : garantir la qualité des soins suppose de respecter la spécificité technique, le diplôme et l’expertise propre à chaque professionnel.

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