Actualité

Doit-on s’attendre à un second semestre sous haute tension pour notre Profession ?

03 juillet 2025

  • Edito du Président
  • Accès à la santé visuelle
Jean-François Porte, Président du ROF

Alors que la santé visuelle se dégrade en France (hausse de la prévalence de la myopie due à l’utilisation des écrans et à nos modes de vie, presbytie qui va crescendo du fait du vieillissement de la population) ;

Alors que 44 000 professionnels opticiens, aisément accessibles aux Français, sont en première ligne pour constater que les parcours de soins sont ralentis dans certaines zones sous médicalisées, et que bon nombre de patients ont des difficultés à obtenir un rendez-vous ;

Alors que depuis des mois, le travail du ROF se porte sur la réalisation d’états des lieux factuels et sur des propositions pour que les opticiens – professionnels de santé – deviennent un soutien probant aux médecins, et indirectement aux pouvoirs publics dans la résolution de difficultés qui semblent pour l’heure inextricables…

… toute l’attention semble se porter depuis quelques jours sur la responsabilité supposée de la Profession dans la croissance non maîtrisée des dépenses de santé.

Ainsi, le rapport Charges et Produits de la CNAM présenté au gouvernement et au Parlement par l’Assurance Maladie en prévision du PLFSS 2026 porte des propositions « optionnelles » (à mettre en débat) parmi lesquelles l’interdiction de la publicité et l’espacement de la durée entre les renouvellements d’équipements optiques à 3 ans.

Le ROF, qui l’a déjà fait savoir par voie de presse, est hostile à ces mesures et demande aux pouvoirs publics et aux financeurs du système d’initier sans tarder un dialogue constructif qui pourra faire progresser la santé visuelle, tout en respectant la liberté d’exercice des opticiens.

Autre sujet qui interroge fortement les opticiens : mi-juin, nous apprenions la publication de l’arrêté instaurant, pour les verres de freination de la myopie MiyoSmart (Hoya), un remboursement spécifique lié à un code LPP (Liste des Produits et Prestations).

Lorsqu’il avait été contacté pour audition sur le sujet par le CEPS en 2024, le ROF avait bataillé fermement pour que les professionnels de santé que nous sommes, conservent leur liberté d’exercice : leur capacité de prescription de verres qu’ils estimaient les plus adaptés aux patients. Le ROF avait proposé plusieurs pistes alternatives qui pouvaient permettre de favoriser l’accès au verre de freination. Ces propositions nous le regrettons, n’ont pas été retenues…

La mise en œuvre du texte actuel ne va pas sans questionnements et la création de ce code LPP d’une 3e catégorie (ni A, ni B classique du fait de l’encadrement des prix) illustrerait-elle la façon dont les pouvoirs publics envisageront à l’avenir l’intégration des produits innovants dans le régime « Classe A/Classe B » issu de la réforme du 100 % santé ? C’est un point sur lequel le ROF espère obtenir une clarification des pouvoirs publics.

L’opposition au changement n’est pas dans l’ADN du ROF. Pourtant, l’une de nos valeurs socles nous oblige : la responsabilité ; responsabilité d’abord vis-à-vis de nos entreprises adhérentes, de leurs salariés, de leurs patients.

Nous sommes un syndicat ouvert à la discussion, aux débats d’idées, aux coopérations, aux synergies, mais nous ne pouvons résolument pas laisser s’installer des mesures basées sur des affirmations « à l’emporte-pièce ».

Pour vous permettre de mieux appréhender ces enjeux, je vous invite à prendre connaissance de notre décryptage ci-dessus (« Le ROF décrypte l’actualité »).

Ensemble, acteurs d’une bonne santé visuelle pour tous.

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